Hiba et Mathilde
Un projet citoyen à Marrakech

Mathilde & Hiba Un projet citoyen à Marrakech

Après un BTS SAM et un Bachelor Ressources Humaines en alternance à Perrimond, Hiba Ghallas et Mathilde Proux sont aujourd’hui en Bac +4 Management des Ressources humaines, en alternance également à Perrimond. Après 3 ans en alternance chez Plateforme Formations, elles ont souhaité s’ouvrir à l’international dans des entreprises plus développées : Ceva Logistiques, une filière de la CMA CGM, pour Hiba, et l’Institut de Recherche et du Développement pour Mathilde. Elles partagent aujourd’hui leur expérience de projet citoyen qu’elles ont choisi de faire à l’association El Kawtar, à Marrakech.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le projet citoyen ?

M : Dans le cadre de notre Bac +4/5, nous devons faire un « projet fou » : un projet d’œuvre humanitaire, peu importe la thématique, la structure et la finalité, sans durée déterminée. Cette mission devait être réalisée initialement durant notre 2ème année. En 1ère année, donc cette année, nous devions seulement choisir une structure associative, la présenter au moins de juillet, pour l’intégrer l’année prochaine. Sauf que nous avons tellement aimé l’idée de faire un projet associatif, que nous avons proposé de le faire dès la 1ère année. Cela nous tenait vraiment à cœur, même avant d’avoir pris connaissance de cette mission dans le cadre de nos études.

H : Nous avons pris cela comme un signe pour nous lancer et œuvrer pour une cause qui nous tient particulièrement à cœur. Une mission à l’étranger n’était pas proposée mais nous avons été force de proposition et Perrimond ainsi que nos entreprises nous ont encouragées dans cette démarche.

Dans quelle association avez-vous fait ce stage ?

H : Nous sommes allées à Marrakech, ma ville d’origine où j’ai encore de la famille dans une association qui est à la Médina : El kawtar. El Kwatar est une association qui favorise l’insertion professionnelle des femmes en situation de handicap. Ces femmes peuvent y développer leurs talents en couture, crochet ou d’autres formes d’arts traditionnels marocains lors d’ateliers ouverts au public. Elle est peu connue mais cela m’intéressait dans l’objectif de faire connaître des petites associations qui défendent des causes. Elle a également un business de kinésithérapie et l’argent gagné est investi pour aider ces femmes. Les produits conçus lors des ateliers sont ensuite vendus. L’association aide les femmes à avoir leur propre commerce. C’est très humain. Un lien social s’est développé entre ces personnes et elles forment vraiment comme une petite famille. Nous avons été accueillies comme si nous les connaissions depuis toujours.

M : Le centre de kinésithérapie s’adresse à tous, hommes ou femmes. Il est géré que par des femmes en situation de handicap et cet esprit nous a beaucoup plu. Dans le cadre de nos études dans les ressources humaines, c’était important et intéressant de voir comment cela pouvait se passer pour ces femmes dans le cadre réglementaire ou légal. Il s’avère que c’est très compliqué, pas du tout comme en France : pas du tout les mêmes lois, pas les mêmes avancées sociales… Mais cette association est un havre de paix où les femmes se sentent libres d’être qui elles sont, de travailler, de faire leurs ateliers.

Quelles ont été vos missions ?

M : Après avoir découvert le travail des femmes et avoir assisté à des ateliers, nous avons pu travailler à développer leur notoriété via les réseaux sociaux, leur site internet, comment valoriser leurs produits. Nous avons finalement donner des conseils RH sur la marque employeur, un travail de consulting adapté à leurs besoins et leurs ressources. C’était très enrichissant, du fait notamment que ce soit dans un autre pays.

H : De plus, suite à un échange avec ma meilleure amie bientôt médecin qui habite Marrakech, nous avons pu mettre en lien l’association dont elle fait partie : l’association des étudiants de médecine (AEM) et El Kawtar. En effet, suite aux tremblements de terre qu’il y a eu au Maroc, l’AEM propose des états des lieux sur les RPS et intervient auprès des publics. Les 2 associations vont pouvoir s’entraider. Une corrélation pertinente est mise en place : l’intervention de l’association de médecine auprès des personnes de El Kwatar qui ont aussi vécu des chocs physiques avec le séisme. Ils vont prochainement se rencontrer et il va y avoir des interventions pour définir les besoins, établir un plan d’actions et bien sûr sensibiliser au RPS.

Une 3ème mission nous a été proposée. L’AEM fait des collectes de Fonds pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Dans cette période de ramadan, nous avons été très opérationnelles en participant à l’achat, la conception et la distribution de colis alimentaires en soirée.

M : C’était une action non prévue à la base mais son amie nous a invitées après la mise en contact des deux associations. C’était hyper bien et hyper intéressant. Le sentiment d’utilité était vraiment bien.

Est-ce que cette expérience a répondu à vos attentes au niveau professionnel et humain ?

H : Quand nous avons fait cette action, nous n’avions finalement pas vraiment d’attente. Nous l’avons fait avec le cœur. Je ne l’ai pas pris pour un projet d’école mais plutôt comme un projet personnel. Le but était d’aider et de se sentir utile.

M : Pour nous, ce n’était pas vraiment un projet obligatoire car même avant cela nous avions prévu de faire une action associative. C’est le côté humain qui nous attirait. Et professionnellement parlant c’est toujours enrichissant.

Et maintenant ?

H : Je souhaite continuer à travailler sur la marque employeur de l’association El Kwatar.

M : L’IRD ayant des laboratoires un peu partout dans le monde dont le Maroc, il m’a été proposé de mettre en place une action bénévole en relation avec une association d’insertion des femmes dans le milieu professionnel.

Enfin, conseilleriez-vous cette démarche de projet citoyen à l’étranger ?

Un 100% unanime !

H : S’intéresser à l’autre, développer son sentiment d’utilité, sa citoyenneté et sortir de sa zone de confort nous parait plus important qu’autre chose.

M : Nous aidons vraiment, nous soutenons une cause et cela a beaucoup plus d’importance que faire son travail, plus de sens dans le côté humain. Et enfin, voyager apporte des ouvertures.

N’hésitez pas, faites-le et ne vous mettez pas de barrières.